Para des FFL (suite)

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Après avoir convaincu le capitaine Passy, chef des 2e et 3e bureaux des FFL, le capitaine Bergé, un ancien du 601e GIA, obtient l’accord du général de Gaulle pour la création d’une unité parachutiste.

Ainsi, la 1re Compagnie d'Infanterie de l'Air (1re CIA) est officiellement créée le 15 septembre 1940 par l’ordre général n°765 du 29 septembre signée par le Vice-amiral Muselier commandant des Forces Aérienne Françaises Libres (FAFL). Son commandement est naturellement confié à son instigateur, le capitaine Bergé.


Brevet para FFL - 5 suspentes

La première section de la compagnie (25 hommes) est brevetée le jour de Noël 1940 à l’école de Ringway, proche de Manchster, qui vient juste d’être créée à la demande de Churchilh. Une seconde section sera à son tour brevetée le février 1941.

A l’époque, le brevet de parachutiste anglais s’obtient à l’issu de 8 sauts :
  • 2 sauts préliminaires à 600 pieds effectués d’un ballon captif,
  • 5 sauts réalisés à partir de bombardiers Withley et Stirling,
  • 1 saut de nuit à partir d’un ballon.
Le 10 avril 1941, la compagnie est transférée aux forces terrestres et devient la 1re Compagnie Parachutiste (1re CP).

Le 15 mai, la 1re CP est transférée au camp d'Inchmery-House à Exbury pour subir un entrainement commando poussé. Elle est finalement scindée en 2 éléments en juillet 1941 : un premier groupe formé à la lutte clandestine et destiné à encadrer la résistance sur le sol national (ces hommes seront plus tard majoritairement intégrés au BCRA ou au SOE), et un second contingent, plus nombreux, entrainé au combat commando et dirigé, à partir du 21 juillet, vers le Levant.

Entre temps, la petite unité a déjà à son actif deux actions en France. La première, l’« opération Savannah », exécutée par Bergé et 4 de ses hommes dans la région d’Elven près de Vannes en mars-avril 1941, est un semi-échec : le petit groupe ne parvient pas à éliminer les équipages du Kampfgeschwader 100 installés sur l’aéroport de Vannes-Meucon. Cette unité aérienne allemande a en effet le rôle de désigner les objectifs à bombarder en Angleterre. En revanche, les hommes de Bergé parviennent à établir des contacts qui s’avèreront utiles aux opérations futures.

La seconde opération quant à elle est un réel succès. Exécutée par l’adjudant Forman et deux de ses hommes (ils seront rejoints par Le Tac qui était resté en France après la mission Savannah), l’opération « Joséphine B », se déroule de mai à juillet dans la région de bordeaux. L’équipe, aidée d’appuis locaux activés lors de la mission précédente, va réussir dans la nuit du 7 au 8 juin à saboter 6 des 8 transformateurs de la centrale électrique de Pessac, réussissant à paralyser pendant plusieurs mois la base de sous-marins de Bordeaux.


Insigne de la 1re CCP

Après 42 jours de navigation sur le Cameronian, le détachement commandé par le capitaine Bergé débarque à Suez puis est dirigé sur Beyrouth, où, le 25 septembre 1941, il prend le nom de Peloton Parachutiste du Levant et est réaffecté à l’armée de l’air. Rapidement, l’unité est expédiée à Damas où elle change à nouveau de dénomination pour devenir, le 15 octobre 1941, la 1re Compagnie de Chasseurs Parachutistes (1re CCP).

Mais Bergé n’est pas satisfait de l’entrainement qu’il peut dispenser à ses hommes du fait de manque de moyens et notamment d’avions. À force d’obstination il finit par se faire connaître du Major David Stirling qui est en train de mettre en place le « Spécial Air Service », une unité britannique chargée d’opérer à l’arrière des troupes ennemies.

Le 31 décembre, la compagnie est enfin transférée à Kabret, en Egypte, sur les rives des lacs Amers où ils vont rejoindre le détachement L du SAS et devenir le French SAS Squadron, avec le surnom de « bloody frogs ».


Ailes SAS

Avec les SAS de Stirling les français vont participer à deux nombreux raids en Afrique du Nord et vont s’illustrer dans des attaques éclair des aérodromes ennemis afin de détruire les avions qui menacent les convois de ravitaillement et les troupes alliés positionnées dans la région. Ils seront très souvent transportés ou accompagnés par le Long Range Desert Group (LRDG), une unité spécialisée dans la recherche de renseignement dans le désert.

Capitaine Jordan
Mais les équipes, qui opèrent en groupe de quelques hommes, enregistreront de lourdes pertes lors de ces opérations commandos. Toujours en avant de leurs groupes, les chefs ne sont pas épargnés. Ainsi, le commandant Bergé est capturé le 19 juin 1942 lors de la phase de repli de l’opération contre l’aérodrome d'Héraklion en Crète.

Le 28 janvier 1943, lors des opérations combinées avec l’armée française d’Afrique qui vient de reprendre les armes contre les forces de l’axe en Tunisie et alors que le gros du French Squadron regagne l’Angleterre, le capitaine Jordan, resté avec les SAS anglais, est fait prisonnier tout comme le lieutenant-colonel Stirling.



à suivre...

Principales sources

  • Colonel Roger Flamand, Paras de la France Libre, éditions Presses de la Cité, 1976 – ISBN 2 258 00036 X.
  • Jean-Charles Stasi, Les paras français du jour J, éditions Heimdal, 2017 - ISBN 9 782840 484622.
  • Bureau de production littéraire sous la direction de Paul Gaujac, Histoire des parachutistes français – Vol. 1 : de la Seconde Guerre mondiale à la guerre d’Indochine, édité par la Société de Production Littéraire (SPL), 1975.
  • Serge Vaculik, Béret rouge – Scène de la vie des commandos parachutistes S.A.S, éditions Arthaud, 1952.
  • Henry Corta, Les bérets rouges, édité par l’Amicale des anciens parachutistes SAS, 1952.
  • Paul Bonnecarrère, Qui ose vaincra, éditée par la Librairie Arthème Fayard, 1971 -

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