Le 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine

Histoire du 3e RPIMa

Création du 3e BCCP

Insigne du 3e BCCP
Le 3e Bataillon Parachutiste d’Infanterie Coloniale (3e BPIC), chargé de la relève des parachutistes coloniaux en Indochine, est mis sur pied début janvier 1948 au sein de la 1re DBCCP du colonel Massu.
Basé à Saint-Brieuc, caserne Charner, il reçoit sa formation parachutiste au camp de Meucon, près de Vannes. Renommé 3e BCCP (3e Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes), le bataillon quitte ses casernements le 23 septembre pour embarquer sur le Pasteur le 23 octobre.

Sa création administrative s'effectue à son arrivée à Saïgon, le 9 novembre 1948.

Lors de son départ, l’unité qui comprend 520 hommes est constituée d’une Compagnie de Commandement et de Base (CCB) et de 3 Groupes de Commandos (GC) comprenant chacun 2 commandos. L’encadrement du 3e BCCP est alors le suivant :
  • Chef de corps : chef de bataillon Ayrolles
  • Commandant en second : commandant Romain-Desfossés puis capitaine Cazaux
  • Médecin-chef : capitaine Armstrong
  • CCB : capitaine Querard
  • GC1 : capitaine Mollo
  • GC2 : capitaine Bigeard
  • GC3 : capitaine Escarpit
Une compagnie indochinoise, la 3e CIP, renforce le bataillon le 1er janvier 1949. Son commandement est confié au capitaine N’Guyen Van Vy.
Le 3e Para est rarement regroupé, il éclate dès la fin de 1948 et les groupes de commandos agissent séparément, le GC1 en Cochinchine puis au Tonkin, le GC2 au Tonkin et le GC3 en Cochinchine puis au Cambodge.

Réuni en août 1949 à Hanoï, le 3e BCCP participe aux opérations Junon (raid amphibie au Nord Annam les 5 au 6 octobre 1949), Diabolo (delta Tonkinois le 8 janvier 1950) avant d’éclater à nouveau pour des opérations ponctuelles lors du premier trimestre 1950.
A nouveau regroupé au Tonkin, les GC1 et GC3 sont finalement parachutés du 8 au 18 octobre 1950 sur That Khé en recueil des colonnes Charton et Lepage engagées sur la RC4 lors de l’évacuation de Cao Bang. L’unité est anéantie, Les pertes sont de 243 tués dont 12 officiers. Le capitaine Cazaux, qui commandait le bataillon lors de l’opération, est fait prisonnier et mourra d’épuisement en détention au Camp n° 1 le 9 octobre 1951.
Le bataillon est dissous le 30 octobre 1950, les éléments non rapatriables, dont la CIP, sont alors affectés au 6e BCCP. Les survivants du 3e Para - 7 officiers, 26 sous-officiers et 177 hommes de troupe - embarquent à nouveau sur le Pasteur et quittent l’Indochine le 20 novembre 1950.

Durant ce premier séjour de deux ans, le 3e BCCP a perdu 17 officiers et 272 sous-officiers et parachutistes. Il obtiendra 2 citations à l’ordre de l’armée (23/8/50 et 25/1/51) pour le saut opérationnel sur Dong Khé fin mai 1950 et pour son sacrifice sur la RC4 en octobre. A titre individuel, le GC2 et la 3e CIP recevront également chacun une citation (3/12/50 et 13/1/51).

Lors sa première existence, l’encadrement du « premier 3 » est le suivant : Chefs de corps :
  • 01/48 – 10/49 : chef de bataillon Ayrolles,
  • 10/49 – 5/50 : capitaine Cazaux,
  • 5/50 – 10/50 : chef d’escadron Decorse.
Compagnie de Commandement et de Base
  • 01/48 – 04/50 : capitaine Querard,
  • 04/50 – 10/50 : Capitaine Lombard.
Groupe de Commandos 1
  • 01/48 – 08/49 : capitaine Mollo,
  • 08/49 – 02/50 : capitaine Dubois (†),
  • 02/50 – 06/50 : lieutenant Thalmann,
  • 06/50 – 10/50 : capitaine de Braquillanges.
Groupe de Commandos 2
  • 02/48 – 09/49 : capitaine Bigeard,
  • 09/49 – 10/50 : lieutenant Leroy.
Groupe de Commandos 3
  • 01/48 – 01/49 : capitaine Escarpit,
  • 01/49 – 03/50 : lieutenant Brasart,
  • 03/50 – 10/50 : capitaine Mourier.
3e Compagnie Indochinoise Parachutiste
  • 01/49 – 08/50 : capitaine N’Guyen Van Vy,
  • 08/50 – 10/50 : capitaine Mollo.

Renaissance du 3e BCCP

Le bataillon est recréé le 1er janvier 1951 à St Brieuc. Il embarque pour l’Indochine le 27 décembre 1951 et devient officiellement le 3e BCCP. Il débarque à Hanoi, au Tonkin, le 5 février 1952.

A son arrivée en Indochine, l’encadrement du 3e Para est le suivant :
  • Chef de corps : chef de bataillon Bonnigal
  • Commandant en second : capitaine Marson
  • Officier adjoint : capitaine Alexandre
  • Médecin : lieutenant Barraud
  • CCB : capitaine Belloc
  • GC1 : lieutenant Guilleminot
  • GC2 : lieutenant Jolliet
  • 3e CIP : capitaine Picherit
Il convient de noter que la 3e CIP est l’ancienne compagnie indochinoise du 1er BPC dissous le 19 janvier de cette même année.

L’unité intervient au Tonkin et participe notamment aux opérations Arc en ciel (Hoa Binh) en février 1952 et Mercure (Thai Binh) en mars. Le 28 mai 1952, l’unité change d’appellation et devient le 3e BPC (3e bataillon de parachutistes coloniaux). Les groupes de commandos 1 et 2 deviennent respectivement les 5e et 6e compagnies.
En août 52, le 3e Para est déplacé à Tourane, en Annam, et intervient lors des opérations Sauterelle (Rue Sans Joie) et Caiman (Tranh Huong) en août et septembre.

Le 12 septembre 1952, de retour au Tonkin, une 23e CIP aux ordres du lieutenant Hovette, lui est adjointe.
La fin de l’année 1952 et le premier trimestre 1953 sont consacrés à la bataille de Na San. Tout d’abord avec une participation à l’opération de diversion Lorraine lors de laquelle le 3e BPC, intégré au GAP 1 du colonel Ducournau, est parachuté le 9 novembre sur Ngoc Chuc, puis comme unité d’intervention pour la défense des différents points d’appui lors de l’attaque Viet Minh contre le camp retranché. Rentré sur Hanoi, il participe à l’opération Corse (Hoa Binh), puis rejoint le Laos à Xieng Khouang où il est impliqué dans divers opérations dont l’opération Muguet en mai.

De retour à Hanoi, le bataillon est dissous le 31 août 1953 pour former le 5e BPVN (5e Bataillon de Parachutistes Vietnamiens). L’encadrement de la nouvelle unité est directement issu de celui du 3e Para dont le chef de bataillon Bouvery reste le chef de corps.

Durant son deuxième séjour en Indochine, le 3e Para a perdu 71 hommes (1 officier, 9 sous-officiers et 61 hommes de troupe) et obtient une nouvelle citation à l’ordre de l’armée le 23 avril 1953 pour son comportement lors de la défense du camp retranché de Na-San.

L’encadrement du 3e BPC pendant la période est le suivant :
Chefs de corps
  • 01/52 – 5/53 : chef de bataillon Bonnigal,
  • 05/53 – 08/53 : capitaine Bouvery.
Compagnie de Commandement de Base
  • 01/52 – 03/53 : capitaine Belloc,
  • 03/53 – 03/53 : lieutenant Tisserand (†),
  • 04/53 – 06/53 : capitaine Minaud,
  • 06/53 – 07/53 : lieutenant Meunier,
  • 07/53 – 08/53 : lieutenant Courcet.
GC1 puis 5e compagnie
  • 01/52 – 08/53 : lieutenant Guilleminot,
  • 08/53 – 02/53 : lieutenant Decours.
GC2 puis 6e compagnie
  • 01/52 – 09/52 : lieutenant Jolliet,
  • 09/52 – 05/53 : lieutenant Foucher,
  • 05/53 – 08/53 : lieutenant Bellamy.
3e CIP
  • 02/52 – 03/53 : capitaine Picherit,
  • 03/53 – 07/53 : lieutenant Thomassin,
  • 07/53 – 08/53 : capitaine Compain.
23e CIP
  • 09/52 – 08/53 : lieutenant Hovette,
  • 08/53 – 08/53 : lieutenant Martinais.

Le bataillon devient régiment en Algérie

Insigne du 3e RPIMa
A la fin de la guerre d’Indochine, la 1re demi-brigade de parachutistes coloniaux, qui devient Brigade de Parachutistes Coloniaux (BPC) fait mouvement de la Bretagne vers le sud-ouest de la France et disparait au profit de la 25e Division d’Infanterie AéroPortée (25e DIAP) basée à Bayonne. Ainsi, les unités de retour d’extrême orient rejoindront les unes après les autres la 25e DIAP.
C’est dans ce cadre qu’un nouveau 3e BPC est créé le 1er juin 1955 à Mont-de-Marsan.

Après avoir défilé à Paris le 14 juillet, le bataillon rejoint l’Algérie à Bône le 8 août.
C'est le 1er novembre 1955, en Algérie, que le bataillon devient le 3e Régiment de Parachutistes Coloniaux (3e RPC). Il participe à de nombreuses opérations en Algérie mais également en Tunisie en juillet 1961 lors de la bataille de Bizerte. C’est l’époque où les opérations parachutées sont remplacées par l’héliportage des unités directement sur les lieux d’intervention. Le 1er juillet 1956, le régiment quitte le groupement parachutiste d’intervention (GPI) et est rattaché à la 10e DP nouvellement créée.

Le 1er décembre 1958, à l’instar de toutes les unités coloniales, le 3e RPC change d’appellation et devient le 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (3e RPIMa).
Le 22 juillet 1962, le régiment est de retour en métropole et s’installe à Carcassonne où il est toujours caserné.

Chefs de corps successifs du régiment durant la guerre d’Algérie :
  • 06/55 – 10/55 : chef de bataillon Lenoir (3e BPC)
  • 11/55 – 04/58 : lieutenant-colonel Bigeard (3e RPC),
  • 04/58 – 03/59 : lieutenant-colonel Trinquier (3e RPC – 3e RPIMa),
  • 04/59 – 01/61 : lieutenant-colonel Bonnigal (3e RPIMa),
  • 01/61 – 07/62 : lieutenant-colonel Leborgne (3e RPIMa).

Les insignes du 3e Para

L’insigne du 3e BCCP

L’insigne a été créé en xxxx par xxxxx. Outre la version Arthus Bertrand officielle, il existe des retirages Drago et de nombreuses fabrications locales. Cet insigne n’a jamais été homologué.
Insigne Arthus Bertrand du 3e BCCP


Héraldique

A compléter.

Signification

On retrouve les attributs classiques des insignes para colo de l’époque avec l’ancre de Marine et le parachute.

L’insigne du 3e RPC / 3e RPIMa

L’insigne, commandé par Bigeard lors de son commandement, est homologué G 445 le 15 juin 1957 puis G 4539 en 1998. Il porte la nouvelle devise de l'unité « être et durer » qui apparait à la même époque en remplacement de celle du 3e BCCP, « descendre partout et s'élever toujours ». Il existe de nombreuses variantes dont les plus remarquables concernent la couleur du marquage de la devise (couleur or ou noir), le parachute en relief ou non, la couleur de l’aile (or ou argent) et enfin le marquage 3e RPIMa (A et E en lettre majuscule ou minuscule).
Quelques exemples d'insignes du 3e RCP / 3e RPIma


Héraldique de l’insigne du 3e RPIMa

Rectangle rouge bordé d'or portant un parachute à coupole blanche et à huit suspentes argentées adextré d'un demi-vol argent dépassant l'écu et soutenant une ancre d'or stylisée formant le bas du rectangle. Le tout broché sur une épée basse d'argent à garde d'or. En pointe devise "Être et durer" sur les bras de l'ancre. En chef, signe "3e RPIMa".

L’insigne des compagnies du 3e RPIMa

En 2022, le régiment est subordonné à la 11e brigade parachutiste et s'articule autour d'un état major, de 5 compagnies de combat, d'une compagnie de commandement et de logistique (CCL), d'une compagnie d'appui (CA) et d'une compagnie de réserve portant le numéro 6.

Comme on peut le voir par suite, le régiment contenait précédemment d'autres unités qui ont été créées et dissoutes au gré des changements d'organisation et qui ont laissé des traces héraldiques pour le plus grand bonheur du collectionneur d'insignes.
On peut citer la 11e compagnie, la compagnie d'appui et de soutien (CAS), la compagnie de base et d'instruction (CBI), la compagnie de commandement et de soutien (CCS) et la compagnie d'éclairage et d'appui (CEA).

Insignes des compagnies du 3e RPIma


Je n'ai jusqu'ici identifié que quelques insignes de section et de groupes pour la section de Mortiers Lourds (SML), la section de transmission et les personnels appartenant au groupement des commandos parachutistes (GCP) et aux équipes de saut opérationnel à grande hauteur (SOGH) qui deviendront plus tard les commandos de renseignement et d'action dans la profondeur (CRAP) et qui reprennent en 2003 les traditions du commando Guillaume.
Insignes des compagnies du 3e RPIma

Sources et bibliographies

  • Baltzer et Micheletti, Insignes et brevets parachutistes de l'armée française
  • Jean-Pierre Pissardy, Paras d’Indochine 1944 – 1954.
  • Collectif, Histoire des parachutistes français.
  • Erwan Bergot, Bigeard
  • Eric Adam et Patrice Pivetta, Les paras français en Indochine.
  • Bigeard, pour une parcelle de gloire
  • Bigeard, ma Guerre d’Indochine

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